Entre réalisme métrologique et conventions d’équivalence : les ambiguïtés de la sociologie quantitative.

Conférence d’Alain Desrosières

 

           

            La méthodologie utilisée par la sociologie quantitative comporte deux volets, séparés par un sas (la "banque de données") : la construction des données, puis leur analyse. Or l'explicitation des procédures de construction est elle-même tendue entre deux langages fort différents : celui de la mesure, issu des sciences de la nature, et celui du codage conventionnel, inspiré du droit, des sciences politiques, ou des sciences cognitives. Cette ambiguïté est étudiée ici à travers une analyse historique, qui permet de relier les questions soulevées par la construction des données à celles qui résultent de la diversité des outils d'analyse. Une comparaison entre la "régression logistique" (modèles logit) et l'analyse des données à la française " montre que celles-ci différent essentiellement par les personnages qu'elles mettent en scène : des "variables" dans un cas, et des "groupes sociaux" dans l'autre.